Nouvelles vidéos

Pour que cet été 2013 ne se refroidisse pas, et en attendant la sortie du nouveau disque de Taquetepa : deux vidéos de Taquetepa en concert à Paris dans l'église Notre-Dame du Bon Conseil.
Merci infiniment à Leo Canifru



Espace Perecito



En esta ocasión les traigo la partitura de "Chacarera del pulgón".
Este tema lo compuse en el año 2001. En un principio mi idea había sido crear una chacarera en 11/8. Donde un compás de 11/8 reemplazaba a dos compases de 6/8. La idea era interesante, quizás un poco cerebral, pero el resultado era llamativo y la melodía ayudaba bastante a hacerlo digerible.
En esa época formaba parte de un ensamble de músicos, donde el director nos había invitado a participar del repertorio con nuestras composiciones. Cada uno de los integrantes llevó su material y lo presentó frente a los otros. Cuando me tocó a mí, presenté este tema. A todos les pareció interesante para trabajarlo. Una chacarera en 11/8 no se veía todos los días.
Dentro del grupo teníamos un percusionista al que yo llamaba cariñosamente "Willy Baterola", recordando un viejo personaje infantil de la televisión argentina.
Ver Aquí.
Para montar su set de percusión se tomaba cerca de una hora. Bombo legüero, redoblante, platillos de hasta ocho tamaños diferentes, un set de cinco rototoms , cajón peruano, huancara, cencerros de metal, de plástico y de madera, palo de lluvia, güiro, vibraslap, quijada, triángulo, cabasa, cortina china, diferentes shakers, otros instrumentos de percusión menores, todos los pies correspondientes y hasta una matraca gigante. Y que no se te ocurriera decir ni en broma de utilizar otro instrumento porque se daba vuelta, se tiraba de cabeza en su bolso mágico y sacaba los objetos más extraños del universo percusionista. En cuestión de material de trabajo no se le podía reprochar nada.
Como intérprete tenía una técnica asombrosa. Nunca dejaba de asombrarnos su capacidad para hacer las cosas simples extremadamente complicadas, al extremo de convertirlas en imposibles de realizar, y su incapacidad para poder tocar ritmos diferentes en cada mano. Y no le pidieras que usase las piernas. Parecía estar enyesado de la cintura para abajo.
Nunca logramos descubrir si su concepto rítmico era mucho más desarrollado que el nuestro o si es que nunca lo había desarrollado. Lo que si teníamos claro era que su tempo interno andaba con las pilas gastadas.
El tipo le ponía onda, pero su falta de talento nata sumada a su decisión filosófica de no estudiar su instrumento, ya que eso le quitaría espontaneidad, y el agregado de que no importa cómo, ni cuando, él debería utilizar todo su arsenal instrumentístico, lo convertía en un peligro para la música y el buen gusto. Sólo en aquellas oportunidades donde se le hacía imposible tocar por las dificultades técnicas propias de la canción, era cuando humildemente decía que era mejor no recargar demasiado el arreglo orquestal.
Solíamos llamarlo "Rayo", porque no caía dos veces en el mismo lugar, y comentábamos que el no se "iba de tiempo" si no que directamente se "iba de época".
La revolución socialista o habitar Marte eran utopías minúsculas comparadas al hecho de querer intentar hacer una chacarera en 11/8 con este material humano.
Con el tiempo llegué a pensar que él lo hacia a propósito con la intención de ayudarme, sin que me diera cuenta, a encontrar mi verdadera voz interna. Por eso siempre le agradecí que me obligara a simplificar mi composición para hacerla posible de tocar hasta por un músico como él y me hiciera descubrir un hermoso tema escondido detrás de mis elucubraciones intelectuales.
Este tema está dedicado al Pulgón. Mi Pulgón. El único Pulgón que habrá en la historia del universo.

*Para escuchar el tema, pegarse una vuelta por la sección "Musiques et vidéos".
 
 

 
 

 
 
En cette occasion, je vous apporte la partition de la « Chacarera del pulgón ».
J’ai composé ce morceau en 2001. Au début, mon idée avait été de créer une chacarera en 11/8. Où une mesure à 11/8 remplaçait deux mesures à 6/8. L’idée était intéressante, peut-être un peu cérébrale, mais le résultat attirait l’attention et la mélodie aidait bien à le rendre digérable.
À cette époque, je faisais partie d’un ensemble de musiciens. Le directeur de cet ensemble nous avait invités à participer au répertoire avec nos compositions. Chaque membre apporta son matériel et le présenta aux autres. Lorsque ce fut mon tour, je présentai ce morceau. Tous le trouvèrent intéressant à travailler. Une chacarera en 11/8, on ne voyait pas ça tous les jours.
Dans le groupe, il y avait un percussionniste que j’appelais gentiment « Willy Baterola », en souvenir d’un ancien personnage infantile de la télévision argentine. Regarder ici.
Il mettait presque une heure à monter son set de percussions. Bombo legüero, caisse claire, jusqu’à huit tailles de cymbales différentes, un set de cinq rototoms, cajón péruvien, huancara, cloches en métal, en plastique et en bois, bâton de pluie, güiro, vibraslap, quijada, triangle, cabasa, chimes, différents shakers, autres accessoires de percussion, tous les pieds correspondants et même une crécelle géante. Et qu’il ne te vienne pas à l’idée de lui dire, même pour plaisanter, d’utiliser un autre instrument car là, il se retournait, plongeait tête première dans son sac magique et en sortait les objets les plus bizarres de l’univers percussionniste. Pour ce qui était du matériel de travail, on ne pouvait rien lui reprocher.
En tant qu’interprète, il avait une technique époustouflante. Sa capacité à transformer les choses simples en choses extrêmement compliquées, jusqu’à les rendre même impossibles à réaliser, et son incapacité à jouer des rythmes différents avec chaque main ne cessaient pas de nous étonner. Et pas question de lui demander d’utiliser les jambes. On aurait dit qu’il était plâtré depuis la ceinture jusqu’au bas du corps.
Nous n’avons jamais réussi à élucider le mystère de savoir si son concept rythmique était beaucoup plus développé que le nôtre ou si c’était qu’il ne l’avait jamais développé. Mais ce dont nous étions certains était que son tempo interne fonctionnait avec des piles usées.
Le type y mettait de la volonté, mais son manque de talent inné ajouté à sa décision philosophique de ne pas travailler son instrument, puisque ceci lui enlèverait sa spontanéité, et au fait que, peu importe comment ni quand, il devait utiliser tout son arsenal instrumentistique, faisaient de lui un danger pour la musique et le bon goût. C’était seulement lors des occasions où il n’arrivait pas à jouer à cause des difficultés techniques propres au morceau qu’il disait humblement que c’était mieux de ne pas trop surcharger l’arrangement orchestral.
On avait l’habitude de l’appeler « Éclair » car il ne tombait jamais deux fois au même endroit, et on disait qu’il n’était pas « en dehors du temps », mais qu’il était carrément « en dehors de l’époque ».
La révolution socialiste ou habiter Mars étaient des utopies minuscules comparées au fait de vouloir essayer de monter une chacarera en 11/8 avec ce matériel humain.
Avec le temps, je suis arrivé à penser qu’il faisait ça exprès dans l’intention de m’aider, sans que je m’en rende compte, à trouver ma véritable voix interne. C’est pourquoi je lui ai toujours été reconnaissant de m’avoir obligé à simplifier ma composition pour la rendre possible à jouer, même par un musicien comme lui, et de m’avoir fait découvrir un joli thème caché derrière mes élucubrations intellectuelles.
Ce morceau est dédié au Pulgón. Mon Pulgón. Le seul Pulgón qu’il y aura dans l’histoire de l’univers.

*Pour écouter le morceau, faites un tour dans la rubrique "Musiques et vidéos".

Espace Perecito



Como siempre cuando no tengo ganas de hacer nada doy vueltas por la casa pelotudeando a más no poder. Voy al baño, preparo mate, busco por internet información sobre temas tan interesantes como la creación de barcos con botellas de plástico, reviso mis cuentas de mail un millón de veces y chequeo en los diarios online argentinos por enésima vez que no haya habido un terremoto en Buenos Aires.
Una mañana de verano auvergnate, estaba dando giros sobre mi mismo como long play de Sandro en un Wincofon una tarde de domingo primaveral en los 70's, cuando una voz acusadora me invita a leerle un cuentito a la nena.
Así fue que, en pleno uso de mis habilidades creativas, dulcemente conté a la niña, producto de mi imaginación:





EL PERRO QUE QUERÍA SER CANTOR (1)



Había una vez un perro que quería ser cantor de folklore. Y aunque les parezca raro, para él no lo era tanto ya que, lógicamente, si había cantores de folklore que cantaban como un perro, ¿por qué un perro no podía ladrar como un cantor de folklore?

Comme toujours, quand je n’ai rien envie de faire, je tourne en rond à la maison, glandouillant à qui mieux mieux.
Je vais aux toilettes, je prépare un maté, je cherche sur Internet des informations sur des sujets aussi intéressants que la fabrication de bateaux en bouteilles en plastique, je consulte mes boîtes aux lettres électroniques un million de fois et je vérifie dans les journaux argentins en ligne pour la énième fois qu’il n’y a pas eu de tremblement de terre à Buenos Aires.
Un matin d’été auvergnat, je tournais sur moi-même comme un 33 tours de Sandro sur un Wincofon une après-midi de printemps des années 70, lorsqu’une voix accusatrice m’invita à lire un conte à la petite.
Ce fut ainsi que, faisant plein usage de mes dons créateurs, j’ai tendrement raconté à la petiote, produit de mon imagination :

LE CHIEN QUI VOULAIT DEVENIR CHANTEUR (1)


Il était une fois un chien qui voulait devenir chanteur de folklore. Et bien que cela vous semble bizarre, ça ne l’était pas tellement pour lui puisque, c’est logique, s’il y a des chanteurs de folklore qui chantent comme des chiens, pourquoi un chien ne pourrait-il pas aboyer comme un chanteur ?


Como no sabía qué hacer para lograr su cometido, lo primero que hizo fue visitar a su amigo "feo y contrahecho", el Sapo Cancionero (2), para pedirle buenos consejos.


Comme il ne savait pas comment faire pour atteindre son objectif, il est tout d’abord allé rendre visite à son ami « laid et difforme », le Sapo Cancionero (Crapaud Chansonnier) (2), pour lui demander ses conseils.


El Sapo Cancionero, viejo concurrente de la vida folklórica argentina, se alegró al saber que su amigo canino deseaba dedicarse a cantar la música popular de nuestra "tieya" (3).
Embelesado por sus recuerdos, le habló de zambas, de chacareras, de gatos cuyanos de doble giro y de gatos norteños de giro simple (4).
Nuestro héroe no entendió mucho, él no conocía de zambas, ni de chacareras, ni de gatos cuyanos o norteños. Pero sí conocía al Gato, y sin dar más giros, fue a verlo directamente. El Gato era un bicho de mundo y podría ayudarlo.


Le Crapaud Chansonnier, vieux de la vieille de la vie folklorique argentine, se réjouit de savoir que son ami canin désirait se consacrer à chanter la musique populaire de notre « tieya » (prononcer : « tiéja ») (3).
Emporté par ses souvenirs, il se mit à lui parler de zambas, de chacareras, de gatos cuyanos à double tour et de gatos norteños à tour simple (4).
Notre héros ne comprenait pas grand chose, il ne savait pas ce qu’étaient les zambas, ni les chacareras, ni les gatos cuyanos ou norteños. En revanche, il connaissait bien le Gato, le chat, et sans tourner autour du pot, il partit le voir directement. Le Gato était une bestiole du monde et pourrait l’aider.


El Gato le dijo que de folklore no sabía prácticamente nada. Que él prefería el rock & roll. Pero que si su idea era convertirse en un afamado cantante, lo que tenía que hacer era conseguirse un representante artístico. Para eso no había nadie mejor que la Rata.


Le Gato lui dit qu’il ne connaissait pratiquement rien au folklore. Qu’il préférait le rock & roll. Mais que si son idée était de devenir un chanteur célèbre, ce qu’il devait faire, c’était se trouver un représentant artistique. Et pour cela, il n’y avait personne de mieux indiqué que le Rat (5).


La Rata lo recibió en sus oficinas y le tomó una prueba para ver cómo cantaba. Después de escuchar unos cuantos ladridos, la Rata comenzó a explicarles cosas sobre la crisis del mercado discográfico, la falta de inversión en la cultura, la falta de espacio en el ambiente folklórico para él ya que estaba lleno de gente que cantaba en su mismo estilo, pero que si tomaba unas clases de canto o de teatro o de cocina, lo veía muy bien como cantante melódico.
Pensando que el representante artístico más que una Rata parecía ser un Ratón (5), se fue en dirección del domicilio de el Zorzal (6) a tomar unas clases de canto.


Le Rat le reçut dans son bureau et lui fit passer une audition pour voir comment il chantait. Après avoir écouté quelques hurlements, le Rat commença à lui expliquer des choses sur la crise du marché discographique, le manque d’investissements dans la culture, le manque d’espace dans le milieu folklorique puisque celui-ci était déjà plein de gens qui chantaient dans le même style, mais que s’il prenait quelques cours de chant ou de théâtre ou de cuisine, il le verrait très bien comme chanteur de variétés.
Pensant que le représentant artistique était plus un raté qu’un rat, il partit en direction du domicile de la Litorne (6) pour prendre quelques leçons de chant.


El Zorzal le habló durante horas sobre toda su carrera artística, de que la gente no hacía las cosas correctamente, que él era el poseedor de la verdad absoluta en cuestión musical y luego intentó enseñarle a cantar unos tanguitos. Pero nuestro personaje principal de esta historia, quería cantar folklore.
Finalmente, el can, cansado de dar vueltas y no encontrar su camino, decidió volver a su cucha y con su carrera artística hacer NARANJA (7).


La Litorne lui parla pendant des heures durant de sa carrière artistique, du fait que les gens ne faisaient pas les choses correctement, que c’était lui qui possédait la vérité absolue en ce qui concerne la musique et ensuite, il essaya de lui apprendre à chanter quelques tangos. Mais le personnage principal de notre histoire voulait chanter du folklore.
Finalement, le chien, fatigué d’aller ci et là et de ne pas trouver son chemin, décida de regagner sa couche et de faire de sa carrière artistique NARANJA (7).


Y colorín, colorado, este cuento se ha terminado.

Mientras la niña me miraba con los ojos muy grandes, la madre me decía que así no era como se debía contar un cuento a una niña de 5 meses y comenzó a emitir ladridos, maullidos y otros efectos sonoros de la jungla tropical con los cuales la niña rió a carcajadas.
Es irremediable, esta juventud, por culpa de la televisión y de internet, no se interesa más por la literatura.




Notas al pie:
(1) Esta historia nace a partir de la lectura del libro francés en tela para bebés "Jardin, le chien". En español sería "Jardín, el perro" y en una especie de italo-argento-pereciano sería "Giardini, el Perro".
Se adjuntan las imágenes para una mejor comprensión del texto.
(2) Sapo cancionero. Zamba popular argentina con letra de Jorge Hugo Chagra y música de Alejandro Flores.
(3) Onomatopeya de Tierra con el acento de los pobladores de la provincia de Salta, Argentina.
v (4) Danzas coreográficas de Argentina.
(5) Rata popularmente significa persona vil y despreciable. En cambio ratón se utiliza en el sentido de persona falta de recursos.
(6) El zorzal es un pájaro de canto agradable. Así se lo llamaba a Carlos Gardel, el Zorzal Criollo.
(7) Naranja significa nada



Et cric et crac, l'histoire est dans mon sac.

Pendant que la petite me regardait en écarquillant les yeux, la maman me disait que ce n’était pas comme ça qu’on devait raconter une histoire à une fillette de 5 mois, et elle se mit à émettre des aboiements, des miaulements et autres effets sonores de la jungle tropicale qui faisaient rire la petite aux éclats.
C’est irrémédiable, la jeunesse d’aujourd’hui, à cause de la télévision et d’Internet, ne s’intéresse plus à la littérature.

Notes :
(1) Cette histoire est née à partir du livre français en tissu pour bébés « Jardin, le chien ». En espagnol ce serait "Jardín, el perro" et en italo-argento-perecien ce serait "Giardini, el Perro".
Nous joignons les images pour une meilleure compréhension du texte.
(2) Sapo cancionero. Zamba populaire argentine, paroles de Jorge Hugo Chagra et musique d’Alejandro Flores.
(3) Onomatopée de « Tierra » (terre) imitant l’accent des habitants de la province de Salta, Argentine.
(4) Danses chorégraphiques d’Argentine.
(5) Rat s’emploie populairement pour parler d’une personne vile et méprisable.
(6) La Litorne (Zorzal en espagnol) est un oiseau au chant agréable. Carlos Gardel était appelé ainsi, “el Zorzal Criollo”.
(7) « Naranja » (= orange) est employé populairement pour « nada »(= rien).
Ex. : No veo naranja (Je ne vois rien)


Espace Perecito


Hasta el día de hoy, han pasado unos 20 años desde que empecé por primera vez a tocar música de manera profesional. Durante todos estos años he formado parte de varios grupos musicales, he acompañado diversos artistas, he estado de gira por diferentes países y he tocado en todo tipo de lugares : grandes salas de conciertos, pequeñas, teatros, bares, festivales, tablones, centros culturales, la calle, y en las más diversas condiciones. De las mejores, aquellas que son como un sueño, a las otras, más parecidas a una pesadilla.
Es en el momento en que estás arriba del escenario cuando mejor te sentís. Ahí te das cuenta que ese es tu lugar en el mundo. Los problemas desaparecen. Estás vos, tu instrumento, tus compañeros músicos y la música. La música que es capaz de hermanar a los bichos más raros y difíciles del mundo y lograr emocionar a otro grupo, aun mucho más heterogéneo, que oficia de público.
Pero claro, como en Cenicienta, las campanas siempre tocan a medianoche y la magia se va a la mierda. El espectáculo termina y hay que volver al mundo real. Y el mundo real que nos toca a los músicos no es muy atractivo.
Cuando decidí dedicarme de lleno a la música, hacer de esto mi profesión, mi manera de conseguir el pan de cada día, sabía muy bien que, económicamente hablando, viviría siempre al límite. Limitado para comprar, limitado para tomar vacaciones, limitado para pedir créditos, etcétera.
También podría decir que como músico, uno vive al límite de la sociedad. El músico es una especie de ser viviente entre el hombre y la bestia. Un ser apenas superior a un insecto. Pero éste tema tan interesante lo retomaré en un futuro y me explayaré más detalladamente.
Releyendo lo que escribí, me imagino que usted se preguntará: ¿por qué carajo te dedicaste a esto y no a otra cosa? Y no lo dude, mi apreciado lector, que yo me hago la misma pregunta todos los días.
Pero como usted sabrá, no es fácil tomar una decisión de tal envergadura. Decidir ser músico no es algo que se decide así como así en algunos minutos. Pasaron años y un montón de cosas antes de dar el paso hacia el abismo.
Obviamente no voy a aburrirlo detallando todos los sucesos acontecidos. Sólo voy a contar el punto de inflexión, la gota que derramó el vaso, el empujoncito final.
Transcurría el año 1993. Había ingresado en la Escuela de música popular de Avellaneda porque un amigo me había pedido acompañarlo. Ese establecimiento parecía un gigante devora ignotos de la música para aquellos que nos considerábamos amateurs en el tema y nos daba miedo. Así que aprovechando la excusa de hacerle pata para que no estuviera solo en tan dura tarea me inscribí con él, dí mis exámenes de ingreso y empecé a cursar materias. Mi intención era solamente ampliar mis conocimientos musicales, pero desde el principio me encontré tocando con otra gente y empezando a hacer mis primeros trabajos pagados, mal, pero pagados.
Dentro del ambiente músico escolar me sentía como pez en el agua, cosa que no me ocurría en la Facultad de Ciencias Económicas, donde hacia la carrera de Contador Público. Con mis compañeros de la escuela tocábamos, íbamos a conciertos, hacíamos fiestas, filosofábamos y discutíamos sobre música, aprendíamos, conocíamos y nos reconocíamos en la música popular y nos emborrachábamos de sonidos y alcohol.
Fue una época difícil para mi súper yo. Si alguien me preguntaba que era, no sabía a ciencia cierta qué contestar. ¿Estudiante de Economía, músico, nada? Lo peor era que no podía ni siquiera autocontestarme.
Un viernes a la noche estábamos en el Bar El Chino, en el barrio de Pompeya, disfrutando de la Peña.
El Bar El Chino era un lugar dónde durante la semana morfaban los trabajadores de la zona. Obreros de los talleres vecinos y camioneros que procedentes de todas partes del país llegaban a la fábrica de Coca Cola, que estaba a unos 300 metros, a traer o llevar mercaderías. El espacio no era muy grande. Había algunas mesas y sillas que, para la peña, se le sumaban unos tablones y unos bancos largos. Había un mostrador, sobre el cuál alguna vez vi bailar tango, y después en el fondo, la parrilla y la pieza donde vivía el Chino. Las paredes estaban llenas de afiches de diferentes épocas que promocionaban la peña y otros eventos, fotos, dibujos, cartas y todo tipo de recuerdos.
Los viernes por la noche funcionaba la peña. Ahí se reunían cantoras y cantores viejos junto a nuevos intérpretes. Los jóvenes alegres de poder compartir el rito con los veteranos y los viejos alegres al ver que continuaba viva la llama. Todos acompañados por el guitarrista oficial de la casa. Y a su vez, todos estos gozosamente escuchados por un público variopinto compuesto por vecinos, habitués de la peña, famosos del espectáculo, turistas y diversos curiosos, en un ambiente amigable y distendido.
Nosotros ya conocíamos el funcionamiento del lugar. Al Chino sabíamos que teníamos que pedirle del vino que tomaba él, porque si te daba del otro, el sábado siguiente podía ser fatal para tu cabeza y tu hígado. Y había que ir pagando a medida que ibas consumiendo, si no el que podía tener problemas digestivos era tu bolsillo frente a la cuenta japonesa que podía hacerte el Chino al final de la noche.
Una de las cuestiones por la que íbamos era para robarle yeites tangueros al guitarrista. Él nos pasaba cosas y cada vez que las hacía durante la tocada nos miraba de reojo. A veces hacía firuletes nuevos que no conocíamos y nos relojeaba riéndose de nuestras caras de asombro. También íbamos a escuchar a los viejos cantores los fraseos que hacían al cantar, las intenciones, las pausas, los silencios. Para nosotros ellos cantaban el tango auténticamente.
La noche fatal, cuando ocurrió la génesis de mi carrera de músico, estaba junto a Fernando "El Perro" Giardini. Ambos estábamos en la misma situación de no saber que hacer de nuestras vidas. Ambos habíamos chupado como degenerados. En un momento el guitarrista pide la palabra e invita a cantar a su hija, una morocha grandota que tenía 16 años, y juntos hacen, si mal no recuerdo, Chiquilín de Bachín con el estribillo a dos voces. Al terminar, el guitarrista, prácticamente en lágrimas, agradece al público la oportunidad otorgada de concretar el deseo de cantar junto a su hija. Todo el mundo aplaude a rabiar y acto seguido, para reventar corazones emotivos, El Chino canta "A los amigos", su caballito de batalla, un tango que habla, justamente, de la amistad, que dedica a todos los presentes y a todos se nos pone la piel de gallina.
A mi me sorprendió mucho el gordo llorando de emoción. Era un tipo grande, de canas en toda la cabeza, vestido humildemente, abrazado a una guitarrita que estaba más para servir de leña que de instrumento de acompañamiento y tocando toda la noche a cambio de pasar la gorra, el chupi y algo para llenar la barriga. Sin embargo era feliz.
La situación que estaba pasando, la fiesta que se producía en el bar, el vino, la música, todo caló fuerte y profundo en mi ser. Así que me acerco al Perro, lo agarro fuerte del hombro y le digo: ¿Ves Perro? A mí me importa un carajo todo, pero ¿sabés qué?, yo quiero llegar a la edad de ese tipo y ser feliz como él, así, solamente por poder hacer música con la gente que quiero. Todo el resto me lo paso por el quinto forro del orto. A partir de hoy dejo la facultad y me dedico a ser músico.
Una semana más tarde me cruzo al Perro en los pasillos de la escuela y de pasada me dice: Dany, después te cuento mejor, pero, pensé mucho en lo que me dijiste el viernes, así que tomé la decisión y dejé Ingeniería.
Así fue que cruzamos el umbral. Ahí empezamos otra historia que sabíamos que no iba a ser fácil, pero no estaba nada mal vivirla sabiendo quiénes éramos. Es inconmensurable la felicidad que tengo cada vez que se me cruza una planilla a completar. Nombre: Daniel Perez. Ocupación: Músico.
Durante ese año y los siguientes que cursé en la escuela de música, fui muchas veces a la peña del Chino. Con el tiempo descubrí que la escena del padre que invita a cantar a su hija y después lagrimea agradeciendo al público la hacían todos los viernes y que el vino, tomado en grandes cantidades, me pone emotivo y me hace abrir la boca de más.



Il y a maintenant environ 20 ans que j’ai commencé à jouer de la musique de manière professionnelle. Durant toutes ces années, j’ai fait partie de divers groupes de musique, accompagné divers artistes, fait des tournées dans différents pays et joué dans toute sorte de lieux : grandes salles de concerts, petites, théâtre, bars, festivals, planches, centres culturels, rue, et dans les conditions les plus variées. Depuis les meilleures, où l’on se sent comme dans un rêve, aux autres, qui ressemblent plus à un cauchemar.
C’est lorsque tu es sur scène que tu te sens le mieux. Là, tu te rends compte que c’est ton endroit dans le monde. Les problèmes disparaissent. Il y a toi, ton instrument, tes collègues musiciens et la musique. La musique qui est capable de fraterniser les bestioles les plus bizarres et difficiles au monde et d’arriver à émouvoir un autre groupe, encore plus hétérogène, qui fait office de public.
Mais bien entendu, comme dans Cendrillon, les cloches sonnent toujours à minuit et la magie se casse la gueule. Le spectacle se termine et il faut retourner dans le monde réel. Et le monde réel auquel nous avons droit, nous les musiciens, n’est pas très attirant.

Lorsque j’ai décidé de me dédier pleinement à la musique, d’en faire ma profession, ma manière de gagner le pain de chaque jour, je savais très bien que, économiquement parlant, je vivrais toujours à la limite. Limité pour acheter, limité pour prendre des vacances, limité pour demander des crédits, et cetera.
Je pourrais également dire qu’en tant que musicien, on vit à la limite de la société. Le musicien est une espèce d’être vivant entre l’homme et la bête. Un être à peine supérieur à un insecte. Mais je reviendrai sur ce thème si intéressant dans quelque temps et je m’y étendrai plus en détail.
En relisant ce que j’ai écrit, j’imagine que vous vous demanderez : Mais pourquoi tu t’es consacré à ça et pas à autre chose ? N’ayez aucun doute là-dessus, cher lecteur, je me pose chaque jour cette même question.

Mais comme vous devez le savoir, il n’est pas facile de prendre une décision de telle envergure. Devenir musicien, ce n’est pas quelque chose qui se décide comme ça, en quelques minutes. Des années et un tas de choses se sont passées avant de faire le pas vers l’abîme.
Je ne vais évidemment pas vous ennuyer en vous détaillant tous les évènements survenus. Je vais seulement vous raconter quel fut le point d’inflexion, la goutte qui a fait déborder le vase, le petit coup de pouce final.

Cela se passait en 1993. J’étais rentré à l’École de musique populaire d’Avellaneda parce qu’un ami m’avait demandé de l’accompagner. Cet établissement paraissait un géant dévorateur d’ignorants de la musique pour nous qui nous considérions comme des amateurs, et il nous faisait peur. Ainsi, profitant de l’excuse de l’accompagner pour qu’il ne soit pas seul pour effectuer cette tâche si difficile, je me suis inscrit avec lui, j’ai passé les examens d’entrée et j’ai commencé à suivre les cours des différentes matières. Mon intention était seulement d’élargir mes connaissances musicales, mais dès le début, je me suis retrouvé à jouer avec d’autres et à commencer à avoir mes premiers travaux rémunérés. Mal, mais rémunérés.

Dans le milieu musical de l’école, je me sentais comme un poisson dans l’eau, chose qui ne m’arrivait pas à la Faculté de Sciences Économiques où je suivais le cursus d’expert-comptable. Avec mes camarades de l’école, nous jouions, nous allions à des concerts, nous faisions la fête, nous philosophions et discutions de musique, nous apprenions, connaissions et nous reconnaissions dans la musique populaire et nous nous enivrions de sons et d’alcool.
Ce fut une époque difficile pour mon surmoi. Si quelqu’un me demandait ce que j’étais, je ne savais pas avec certitude quoi répondre. Étudiant en Économie, musicien, rien ? Ce qui était encore pire, c’est que je ne savais même pas m’autorépondre.
Un vendredi soir, nous étions au Bar El Chino, dans le quartier de Pompeya, profitant de la Peña.
Le Bar El Chino était un endroit où, en semaine, les travailleurs du coin venaient becter. Des ouvriers des ateliers voisins et des routiers venus de tout le pays qui arrivaient à l’usine de Coca Cola, à quelque 300 mètres de là, pour apporter ou emporter de la marchandise. L’endroit n’était pas très grand. Il y avait quelques tables et chaises auxquelles, pour la peña, on ajoutait des planches et de longs bancs. Il y avait un comptoir sur lequel j’ai quelquefois vu danser du tango, et dans le fond, le barbecue et la chambre dans laquelle habitait « El Chino ». Les murs étaient couverts d’affiches de différentes époques qui faisaient la promotion de la peña et d’autres évènements, de photos, de dessins, de lettres et de tout type de souvenirs.
La peña avait lieu le vendredi soir. Là, se réunissaient chanteuses et chanteurs âgés et de nouveaux interprètes. Les jeunes étaient heureux de pouvoir partager le rite avec les vétérans, et les vieux heureux de voir que la flamme brûlait toujours. Tous étaient accompagnés par le guitariste officiel de la maison. Et en même temps, tous étaient écoutés avec régal par un public bigarré composé de voisins, d’habitués de la peña, de célébrités du monde du spectacle, de touristes et de divers curieux, dans une ambiance chaleureuse et détendue.
Nous connaissions déjà le fonctionnement du lieu. Nous savions qu’il fallait demander au Chino le vin qu’il buvait, lui, car s’il te donnait de l’autre, le samedi suivant pouvait être fatal pour la tête et le foie. Et il fallait payer au fur et à mesure que tu consommais, sinon celui qui pourrait avoir des problèmes digestifs était ton portefeuille, face à la note japonaise que pouvait t’apporter El Chino à la fin de la soirée.

Une des raisons pour lesquelles nous y allions était de piquer des plans tangueros au guitariste. Il nous passait les trucs, et chaque fois qu’il les reproduisait en jouant, il nous regardait du coin de l’oeil. Parfois, il faisait de nouvelles fioritures que nous ne connaissions pas et nous lorgnait, s’amusant de nos mines pantoises. Nous y allions également pour écouter les phrasés des vieux chanteurs, les intentions, les pauses, les silences. Pour nous, ils chantaient le tango de manière authentique.

La nuit fatale, à laquelle remonte la genèse de ma carrière de musicien, j’étais avec Fernando « El Perro » Giardini. Nous étions tous deux dans la même situation, à ne savoir que faire de nos vies. Nous avions tous deux bu comme des dégénérés. À un moment donné, le guitariste a pris la parole et invité sa fille, une grande brune de 16 ans, à chanter et ils ont joué ensemble, si je me souviens bien, Chiquilín de Bachín avec le refrain à deux voix. À la fin, le guitariste, au bord des larmes, a remercié le public de lui avoir donné l’occasion de concrétiser son désir de chanter avec sa fille. Tout le monde applaudit fougueusement et ensuite, pour achever les coeurs émus, El Chino a chanté « A los amigos », son cheval de bataille, tango qui parle justement de l’amitié et qu’il a dédié à toutes les personnes présentes. Nous eûmes tous la chair de poule.
J’ai été très surpris par le gros gars pleurant d ‘émotion. C’était un type âgé, avec plein de cheveux blancs, humblement vêtu, serrant dans ses bras une guitare qui pouvait plus servir de bois à brûler que d’instrument d’accompagnement, et qui jouait toute la nuit en échange d’un chapeau tournant dans le public, de breuvage et de quelque chose à se mettre sous la dent. Il était cependant heureux.
La situation du moment, la fête qui avait lieu dans ce bar, le vin, la musique, tout cela toucha fortement et profondément mon être. Alors je me suis approché du Perro, je l’ai attrapé fortement par l’épaule et lui ai dit : Tu vois, Perro ? Moi, je me fous de tout, mais tu sais quoi ? Je veux arriver à l’âge de ce type et être heureux comme lui, comme ça, seulement pour pouvoir faire de la musique avec ceux que j’aime. Tout le reste, j’en ai vraiment rien à taper. À partir d’aujourd’hui, je laisse tomber la fac et je me consacre à la musique.
Une semaine plus tard, j’ai croisé le Perro dans les couloirs de l’école et en passant il m’a dit : Dany, je te raconterai ça mieux plus tard, mais j’ai beaucoup réfléchi à ce que tu m’as dit vendredi, alors j’ai décidé d’arrêter mes études d’ingénieur.

C’est ainsi qu’on a passé le pont. Nous avons alors commencé une autre histoire, qui, nous le savions, n’allait pas être facile, mais qui ne serait pas mauvaise à vivre sachant qui nous étions. Le bonheur que j’ai chaque fois que je dois remplir un formulaire est incommensurable. Nom : Daniel Perez. Profession : Musicien.
Cette année-là, et les suivantes que j’ai passées à l’école de musique, je suis souvent allé à la peña du Chino. Avec le temps, j’ai découvert que la scène du père qui invite sa fille à chanter et qui larmoie ensuite en remerciant le public se reproduisait tous les vendredis et que le vin, bu en grandes quantités, me rendait émotif et trop bavard.