Espace Perecito



En esta ocasión les traigo la partitura de "Chacarera del pulgón".
Este tema lo compuse en el año 2001. En un principio mi idea había sido crear una chacarera en 11/8. Donde un compás de 11/8 reemplazaba a dos compases de 6/8. La idea era interesante, quizás un poco cerebral, pero el resultado era llamativo y la melodía ayudaba bastante a hacerlo digerible.
En esa época formaba parte de un ensamble de músicos, donde el director nos había invitado a participar del repertorio con nuestras composiciones. Cada uno de los integrantes llevó su material y lo presentó frente a los otros. Cuando me tocó a mí, presenté este tema. A todos les pareció interesante para trabajarlo. Una chacarera en 11/8 no se veía todos los días.
Dentro del grupo teníamos un percusionista al que yo llamaba cariñosamente "Willy Baterola", recordando un viejo personaje infantil de la televisión argentina.
Ver Aquí.
Para montar su set de percusión se tomaba cerca de una hora. Bombo legüero, redoblante, platillos de hasta ocho tamaños diferentes, un set de cinco rototoms , cajón peruano, huancara, cencerros de metal, de plástico y de madera, palo de lluvia, güiro, vibraslap, quijada, triángulo, cabasa, cortina china, diferentes shakers, otros instrumentos de percusión menores, todos los pies correspondientes y hasta una matraca gigante. Y que no se te ocurriera decir ni en broma de utilizar otro instrumento porque se daba vuelta, se tiraba de cabeza en su bolso mágico y sacaba los objetos más extraños del universo percusionista. En cuestión de material de trabajo no se le podía reprochar nada.
Como intérprete tenía una técnica asombrosa. Nunca dejaba de asombrarnos su capacidad para hacer las cosas simples extremadamente complicadas, al extremo de convertirlas en imposibles de realizar, y su incapacidad para poder tocar ritmos diferentes en cada mano. Y no le pidieras que usase las piernas. Parecía estar enyesado de la cintura para abajo.
Nunca logramos descubrir si su concepto rítmico era mucho más desarrollado que el nuestro o si es que nunca lo había desarrollado. Lo que si teníamos claro era que su tempo interno andaba con las pilas gastadas.
El tipo le ponía onda, pero su falta de talento nata sumada a su decisión filosófica de no estudiar su instrumento, ya que eso le quitaría espontaneidad, y el agregado de que no importa cómo, ni cuando, él debería utilizar todo su arsenal instrumentístico, lo convertía en un peligro para la música y el buen gusto. Sólo en aquellas oportunidades donde se le hacía imposible tocar por las dificultades técnicas propias de la canción, era cuando humildemente decía que era mejor no recargar demasiado el arreglo orquestal.
Solíamos llamarlo "Rayo", porque no caía dos veces en el mismo lugar, y comentábamos que el no se "iba de tiempo" si no que directamente se "iba de época".
La revolución socialista o habitar Marte eran utopías minúsculas comparadas al hecho de querer intentar hacer una chacarera en 11/8 con este material humano.
Con el tiempo llegué a pensar que él lo hacia a propósito con la intención de ayudarme, sin que me diera cuenta, a encontrar mi verdadera voz interna. Por eso siempre le agradecí que me obligara a simplificar mi composición para hacerla posible de tocar hasta por un músico como él y me hiciera descubrir un hermoso tema escondido detrás de mis elucubraciones intelectuales.
Este tema está dedicado al Pulgón. Mi Pulgón. El único Pulgón que habrá en la historia del universo.

*Para escuchar el tema, pegarse una vuelta por la sección "Musiques et vidéos".
 
 

 
 

 
 
En cette occasion, je vous apporte la partition de la « Chacarera del pulgón ».
J’ai composé ce morceau en 2001. Au début, mon idée avait été de créer une chacarera en 11/8. Où une mesure à 11/8 remplaçait deux mesures à 6/8. L’idée était intéressante, peut-être un peu cérébrale, mais le résultat attirait l’attention et la mélodie aidait bien à le rendre digérable.
À cette époque, je faisais partie d’un ensemble de musiciens. Le directeur de cet ensemble nous avait invités à participer au répertoire avec nos compositions. Chaque membre apporta son matériel et le présenta aux autres. Lorsque ce fut mon tour, je présentai ce morceau. Tous le trouvèrent intéressant à travailler. Une chacarera en 11/8, on ne voyait pas ça tous les jours.
Dans le groupe, il y avait un percussionniste que j’appelais gentiment « Willy Baterola », en souvenir d’un ancien personnage infantile de la télévision argentine. Regarder ici.
Il mettait presque une heure à monter son set de percussions. Bombo legüero, caisse claire, jusqu’à huit tailles de cymbales différentes, un set de cinq rototoms, cajón péruvien, huancara, cloches en métal, en plastique et en bois, bâton de pluie, güiro, vibraslap, quijada, triangle, cabasa, chimes, différents shakers, autres accessoires de percussion, tous les pieds correspondants et même une crécelle géante. Et qu’il ne te vienne pas à l’idée de lui dire, même pour plaisanter, d’utiliser un autre instrument car là, il se retournait, plongeait tête première dans son sac magique et en sortait les objets les plus bizarres de l’univers percussionniste. Pour ce qui était du matériel de travail, on ne pouvait rien lui reprocher.
En tant qu’interprète, il avait une technique époustouflante. Sa capacité à transformer les choses simples en choses extrêmement compliquées, jusqu’à les rendre même impossibles à réaliser, et son incapacité à jouer des rythmes différents avec chaque main ne cessaient pas de nous étonner. Et pas question de lui demander d’utiliser les jambes. On aurait dit qu’il était plâtré depuis la ceinture jusqu’au bas du corps.
Nous n’avons jamais réussi à élucider le mystère de savoir si son concept rythmique était beaucoup plus développé que le nôtre ou si c’était qu’il ne l’avait jamais développé. Mais ce dont nous étions certains était que son tempo interne fonctionnait avec des piles usées.
Le type y mettait de la volonté, mais son manque de talent inné ajouté à sa décision philosophique de ne pas travailler son instrument, puisque ceci lui enlèverait sa spontanéité, et au fait que, peu importe comment ni quand, il devait utiliser tout son arsenal instrumentistique, faisaient de lui un danger pour la musique et le bon goût. C’était seulement lors des occasions où il n’arrivait pas à jouer à cause des difficultés techniques propres au morceau qu’il disait humblement que c’était mieux de ne pas trop surcharger l’arrangement orchestral.
On avait l’habitude de l’appeler « Éclair » car il ne tombait jamais deux fois au même endroit, et on disait qu’il n’était pas « en dehors du temps », mais qu’il était carrément « en dehors de l’époque ».
La révolution socialiste ou habiter Mars étaient des utopies minuscules comparées au fait de vouloir essayer de monter une chacarera en 11/8 avec ce matériel humain.
Avec le temps, je suis arrivé à penser qu’il faisait ça exprès dans l’intention de m’aider, sans que je m’en rende compte, à trouver ma véritable voix interne. C’est pourquoi je lui ai toujours été reconnaissant de m’avoir obligé à simplifier ma composition pour la rendre possible à jouer, même par un musicien comme lui, et de m’avoir fait découvrir un joli thème caché derrière mes élucubrations intellectuelles.
Ce morceau est dédié au Pulgón. Mon Pulgón. Le seul Pulgón qu’il y aura dans l’histoire de l’univers.

*Pour écouter le morceau, faites un tour dans la rubrique "Musiques et vidéos".

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